Pascal Affi N’Guessan est né le 1er janvier 1953 à Bouadikro, dans le département de Bongouanou, dans la Région du Moronou au Centre-Est de la Côte d’Ivoire. Il est marié et père de sept enfants.
ETUDES, DIPLOMES ET PARCOURS PROFESSIONNEL
De 1960 à 1966, il fréquente l’Ecole primaire publique 1 « Hôpital » de Bongouanou, où il est reçu à l’examen du CEPE et au concours à l’entrée en sixième. Il est orienté au tout nouveau collège moderne de Dimbokro. Il y obtient le BEPC en 1969.
Emerveillé par les prouesses scientifiques et technologiques des Américains et des Soviétiques engagés dans des programmes de conquête de l’Espace, Pascal AFFI N’Guessan choisit d’être Ingénieur. Il est donc orienté à sa demande au Lycée Technique d’Abidjan mais dans une filière professionnelle. En 1973 il obtient le Brevet de Technicien (BT).
Il entre ensuite à l’Institut Universitaire de Technologie (I.U.T), futur Institut National Supérieur de l’Enseignement Technique (INSET) dont il sort deux ans plus tard (1975) muni d’un Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) option Electromécanique.
Accroché à son ambition de jeunesse, il décline les offres d’emplois qui lui sont faites à la Société nationale d’Energie Electrique (EECI) et dans une entreprise de froid, et passe le test d’entrée à l’Ecole Nationale Supérieure des Postes et Télécommunication (ENSPT) qui ouvrait ses portes pour la formation d’Ingénieurs des techniques des Télécommunications.
Il y est admis (1975) et suit deux années de formation sanctionnées par le diplôme d’Ingénieur des techniques des télécommunications, dans la spécialité des commutateurs téléphoniques (1977).
L’administration des Télécommunications, son futur employeur, l’envoie en France pour une spécialisation sur les nouveaux centraux Téléphoniques électroniques (ALCATEL E10) dont le pays a décidé de se doter pour moderniser le réseau national.
S’étant distingué comme un brillant Ingénieur, il est sélectionné à son retour à la fin de l’année 1978, pour renforcer le personnel enseignant de l’ENSPT.
De 1978 à 1984, il dispense les cours de téléphonie générale, l’électronique numérique ainsi que quelques matières scientifiques d’enseignement général. En 1983, il est nommé chef du Département Commutation de l’ENSPT et encadre les Etudiants en 2ème année de spécialisation.
En 1984, il participe à SUPELEC et à SUPTELECOM (Paris) à un stage d’approfondissement de connaissances sur les Techniques nouvelles des Télécommunication.
Avide de connaissances et déterminé à se hisser au plus haut niveau de la profession d’Ingénieur, Pascal AFFI N’Guessan suit parallèlement des cours à l’Université nationale en années de maitrise en Sciences et Techniques pour consolider ses connaissances en mathématiques (supérieures. et spéciales) et en physique. Il participe par ailleurs à un programme de formation à l’Ecole des chefs d’Entreprises (ECE) pour se doter de compétences en matière de gestion et de management.
En 1984, dans le cadre du projet de réforme de l’ENSPT en vue de dispenser à terme des formations d’Ingénieur civil, un concours est ouvert pour recevoir en France des Elèves-Ingénieurs. Pascal AFFI N’Guessan est candidat. Présélectionné avec un autre candidat, à l’issue des épreuves écrites, il s’envole pour la France pour y subir les épreuves orales. Il est seul retenu pour la formation de deux ans à l’Institut National des Télécommunications (INT) Paris-EVRY.
Deux ans plus tard (1984-1986), il revient muni du diplôme d’Ingénieur des Télécommunication spécialisé dans le développement des logiciels de Télécommunication.
Promu Directeur des Etudes et des stages (1986-1993) il participe à la réforme et au renforcement de l’ENSPT.
Mais du fait de son engagement politique, il est victime de l’arbitraire du pouvoir et affecté en 1994 en complément d’effectif à l’intérieur du pays (Bouaké).
A la faveur de la privatisation des services de Télécommunication, il est sélectionné après appel à candidature pour diriger le Département Exploitation et Qualité de service (DEQS) de Côte d’Ivoire Télécom (1997). Il occupera ce poste jusqu’en janvier 2000 où il quitte le métier pour s’engager totalement en politique.
PARCOURS ASSOCIATIF, SYNDICAL ET POLITIQUE
Pour Pascal AFFI N’Guessan, le militantisme associatif et politique a été précoce, d’abord au service de son village (Bouadikro), ensuite de sa Région (le Moronou) enfin de son pays, la Côte d’Ivoire.
Il a été très tôt au-devant de différentes associations à caractère économique, culturel et sportif.
A partir de 1973, alors étudiant, il crée la Mutuelle Générale pour le Développement de Bouadikro (MUGEDEB) et se met résolument au service du développement de son village : lotissement, école primaire, centre de santé, etc.
La proximité avec les leaders politiques locaux renforce ses convictions humanistes et démocratiques.
En 1986, il rejoint les animateurs des cellules clandestines du FPI et crée une base au sein de l’ENSPT. Parallèlement, il milite afin que les enseignants de cet établissement obtiennent le statut d’enseignants du supérieur. Ses collègues le portent à la tête de la section du Syndicat National de la recherche et de l’Enseignement Supérieur (SYNARES) dont ils veulent se servir pour mener leur lutte corporatiste.
Au moment où la crise économique que vivait le pays bascule en crise sociopolitique (1989), Pascal AFFI N’Guessan est suffisamment enraciné dans l’opposition clandestine pour soutenir activement la contestation du parti unique et la lutte pour la démocratie. C’est de l’ENSPT qu’est édité et diffusé ‘’LE PAPILLON’’, un tract clandestin de propagande contre le régime.
A l’issue du congrès constitutif du FPI (septembre 1990), il entre à la direction du FPI en qualité de Secrétaire National chargé des secteurs stratégiques. La même année, il échoue à l’élection législative dans la commune de Bongouanou, mais remporte l’élection municipale et devient le premier Maire FPI en pays Agni.
En 1994, Laurent Gbagbo, convaincu par la qualité de son travail, lui confie la direction de son cabinet. A ce poste, Pascal AFFI N’Guessan se retrouve au centre de la marche du parti et met ses connaissances et ses capacités politiques et techniques au service du parti, notamment en termes d’organisation et d’élaboration du programme de gouvernement du parti.
En 1995, il est désigné pour conduire la campagne électorale du candidat du FPI à l’élection présidentielle. Election boycottée par la quasi-totalité de l’opposition en raison des conditions électorales qui ne garantissaient pas un scrutin juste et transparent.
En 1996, il perd la Mairie de Bongouanou, victime d’une gigantesque mobilisation nationale du parti au pouvoir pour laver l’affront de 1990 et dégager le FPI de ‘’l’espace’’ vital d’Henri Konan Bédié qui venait d’accéder au pouvoir.
L’année 1996 a été un tournant dans l’histoire du FPI. Ce fut l’année de la clarification de la ligne idéologique et de l’identité doctrinale du parti.
Elu président du congrès dans une ambiance d’affrontement idéologique entre une ligne social-démocrate incarnée par le Président du parti et une ligne de gauche radicale défendue par le Président du Comité de Contrôle, Pascal AFFI N’Guessan apporte une précieuse contribution à la clarification du débat et à la décision du parti en faveur de la social-démocratie ainsi qu’à la modernisation de l’organisation et du fonctionnement du parti. Il est désormais solidement installé dans la direction du FPI.
A la faveur du coup d’Etat de décembre 1999, et de la formation du gouvernement de transition par le Conseil National du Salut Public (CNSP), il intègre le gouvernement en janvier 2000, en qualité de ministre du Tourisme et de l’Industrie.
En octobre 2000, Pascal AFFI N’Guessan est à nouveau désigné pour conduire la campagne du candidat du FPI, Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle. Il propose le programme électoral : ‘’Mon ambition pour la Côte d’Ivoire’’ ainsi que l’organisation et l’équipe nationale de la campagne électorale.
A la suite de la victoire de Laurent GBAGBO, il est nommé le 27 octobre 2000, Premier Ministre, Ministre du Plan et du développement.
En tant que Chef du Gouvernement, et sous l’autorité du Chef de l’Etat, il a la lourde responsabilité de conduire le redressement politique, économique et social du pays.
En deux ans (octobre 2000, mars 2003) il conduit de nombreuses réformes dans tous les secteurs de la vie politique, économique et sociale du pays :
- Mise en place des Institutions de la 2è république ;
- Réforme du cadre juridique et institutionnel de l’administration du territoire ; approfondissement de la décentralisation ;
- Promotion de la bonne gouvernance et des droits de l’Homme ;
- Négociations avec l’Union Européenne (UE) et le FMI et reprise de la coopération financière avec les bailleurs de fonds ;
- Restructuration des secteurs Energie et financier (BNI, CECP) et de la filière Café-cacao ;
- Développement de la Justice sociale (accès à l’éducation, situation des retraités et (des gardes pénitenciers), lancement de l’Assurance Maladie Universelle (AMU)
- Forum de la Réconciliation nationale (octobre-décembre 2001), convaincu que la force d’un pays et sa capacité à répondre au défi de son développement résident dans son unité et sa cohésion ;
- Etc..
Malheureusement ce programme de Refondation nationale sera stoppé par la rébellion armée du 19 septembre 2002. Pascal AFFI N’guessan est au premier plan aux côtés du Chef de l’Etat pour juguler la crise politico-militaire.
Au nom du FPI, il participe aux différentes négociations notamment celles de Linas-Marcoussis (France). Alors que son poste de Premier Ministre était en jeu, il signe l’accord de Linas-Marcourssis au nom de la paix car pour lui, l’intérêt général et l’unité nationale passent avant les honneurs, les ambitions et les intérêts personnels. Cet accord de sortie de crise sera malheureusement vivement contesté.
Désormais (2003-2010) avec la seule casquette de Président du FPI, il continue de mener la lutte pour le désarmement des mouvements rebelles et la réunification du territoire en dépit des attaques, des menaces et des agressions.
En 2007, il est élu Vice-président de l’Internationale Socialiste (IS) au congrès de Sao-Paulo (Brésil). A ce titre il a participé à de nombreuses rencontres à travers le monde sur les grandes questions internationales : l’ONU et la gouvernance mondiale, le réchauffement climatique, la crise financière internationale, la Dette, l’Aide publique au développement, la mondialisation, etc.
En 2010, il est désigné porte-parole du candidat Laurent Gbagbo de la Majorité présidentielle (LMP) à l’élection présidentielle.
Quand survint la crise postélectorale, ses prises de position pour défendre la victoire de Laurent Gbagbo et la légalité constitutionnelle lui valent des sanctions du Conseil de Sécurité de l’ONU (février 2011) : gel des avoirs, interdiction de voyages, etc.
Après l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, il décide de ne pas aller en exil et de poursuivre le combat pour la libération des détenus et pour le règlement politique de la crise postélectorale.
Le 26 avril 2011, il est arrêté, puis envoyé à la prison de Bouna (700 kilomètres d’Abidjan dans le Nord-est de la Côte d’Ivoire) où il est détenu jusqu’au 6 août 2013, date à laquelle il bénéficie d’une liberté provisoire. En 2014, il est jugé et condamné (février 2014) par la Cour d’assises d’Abidjan à 18 mois d’emprisonnement avec sursis pour trouble à l’ordre public.
Après sa sortie de prison, il s’engage dans une grande tournée de mobilisation des structures de base du FPI sur tout le territoire national. Il réoriente l’organisation et redynamise le fonctionnement du parti. Il se fait l’apôtre de la paix et de réconciliation. L’affirmation de cette ligne et le refus d’une fraction extrémiste du FPI de voir quiconque incarner le FPI en dehors de Laurent Gbagbo, provoquent une crise interne. Celle-ci s’accompagne d’une importante campagne de déstabilisation.
En dépit de l’adversité interne, Pascal AFFI N’Guessan se présente le 25 octobre 2015 à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il arrive en deuxième position derrière le président sortant et candidat du RHDP, Alassane Ouattara.
En 2016, il est élu député à l’Assemblée Nationale. Il sera réélu en mars 2021 pour un second mandat. En 2018, il est élu Président du Conseil Régional du Moronou.
En octobre 2020, il est candidat une nouvelle fois à l’élection présidentielle. Face à la contestation de la candidature du président sortant, il refuse de prendre part à cette élection. Dans la foulée, il est désigné porte-parole de la coalition de l’opposition contre le 3ème mandat du candidat Alassane Ouattara (septembre – novembre 2020). Il imprime une dynamique particulière à la désobéissance civile lancée par l’opposition.
Il est arrêté le 6 novembre 2020 et détenu jusqu’au 30 décembre 2020, date à laquelle il est libéré et placé sous contrôle judiciaire.
PRODUCTION LITTERAIRE
Pascal AFFI N’Guessan est l’auteur de ‘’Mon Combat pour la Justice, la Paix et la Réconciliation’’, paru aux éditions KAMIT en 2019.
DISTINCTIONS
Pascal AFFI N’Guessan a reçu plusieurs hautes distinctions:
· Commandeur de l’ordre National de Côte d’Ivoire (2002)
· Officier du mérite sportif de la République de Côte d’Ivoire (1995) ;
· Officier du mérite des Télécommunications (2005) ;
· Officier du mérite de l’Education Nationale (2007) ;
· Juillet 2021, la Fédération Internationale pour la Paix, la Presse et le Développement en Afrique (FIPPDA) lui a décerné le prix d’Ambassadeur de la paix en Côte d’Ivoire, en reconnaissance de sa posture et de ses actions en faveur de la réconciliation ;
· Il a également été honoré du prix panafricain de l’Excellence Politique (Yaoundé, 14 mars 2020) ;
· Il est lauréat du prix Crans-Montana au Forum de Crans Montana de Genève (Octobre 2018) ;
· En 2022 il a été élevé au rang de Senior Partner Teen Challenge Afrique de l’Ouest (Award d’Honneur) par l’ONG Global Teenn Challenge International, pour ses actions en faveur de la lutte contre les addictions et la toxicomanie.