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UNE DÉLÉGATION FPI À M'BÉRIÉ POUR L'INVESTITURE DE LA NOUVELLE PRÉSIDENTE D'AROROGBO OYE

Ce samedi 19 avril 2025 restera gravé dans la mémoire collective de M'Bérié, paisible village de la sous-préfecture de Grand Morié, dans le département d'Agboville. Sous un soleil radieux, la localité a vibré au rythme des chants et danses traditionnelles à l'occasion de l'investiture de Mme Lolo Achi N'Guessan Angeline, nouvelle présidente élue de l'Association Arôrôgbo Oyé.

 

 

Pour cet événement d'envergure, c'est le Professeur N'Guessan Rémi, vice-président du Front populaire ivoirien (FPI), qui a accepté d'endosser le rôle de parrain. Une marque de considération qui n'est pas passée inaperçue auprès des habitantes de M'Bérié.

 

 

Le parrain était accompagné d'une délégation de choix, menée par Mme Paule Ginette Sopou épouse Séka, présidente de l'Organisation des femmes du Front populaire ivoirien (OFFPI). À ses côtés, plusieurs membres de son bureau avaient fait le déplacement : la Secrétaire générale adjointe Koné Bintou, les Secrétaires nationales Dowo Thérèse et Latiépo Victorine, ainsi que la fédérale Assoma, également présidente des femmes de Guessigué. Le Secrétaire national Ekissi Yapi, cheville ouvrière de cette manifestation, n'a ménagé aucun effort pour en assurer la réussite.

 

La journée a débuté par les civilités d'usage rendues à Nanan Abbé Koffi, chef du village de M'Bérié, respectant ainsi les coutumes locales. Après cette étape protocolaire, le parrain et sa délégation ont été conduits vers la place publique du village où une foule enthousiaste les attendait dans une ambiance festive, rythmée par des chants et des danses traditionnelles.

 

 

C'est avec émotion que la nouvelle présidente, Mme Lolo Achi N'Guessan Angeline, a pris la parole pour s'adresser à l'assemblée : « Monsieur le parrain, malgré votre programme bien chargé, vous avez accepté de parrainer notre cérémonie. À cet effet, notre objectif est de vous présenter notre nouvelle présidente de l'Association Arôrôgbo Oyé de M'Bérié », a-t-elle déclaré en préambule.

 

 

S'adressant ensuite à ses membres, elle a poursuivi : « Braves femmes et hommes d'Arôrôgbo Oyé, je vous dis merci pour la confiance que vous avez placée en ma simple personne en me mettant à la tête de notre association. »

 

Consciente des défis qui l'attendent, la présidente a rappelé les valeurs fondamentales qui doivent guider l'association : « Ainsi comme nous savons si bien le faire tant dans le bonheur et dans le malheur : soyons toujours solidaires, unis et cultivons la paix. »

 

 

Pragmatique, Mme Lolo Achi N'Guessan Angeline n'a pas manqué de soumettre quelques doléances au parrain : « Oui, nous avons beaucoup fait, mais d'autres restent encore à faire, à réaliser, voilà pourquoi nous voulons vous soumettre quelques doléances, Monsieur le parrain : nous voulons au moins deux bâches pour nos cérémonies, des chaises, une machine décortiqueuse de manioc pour la préparation de l'attiéké. »

 

Elle a conclu son intervention par des remerciements appuyés : « Monsieur le parrain, nous vous disons un grand merci, que l'Éternel Dieu décharge toutes les grâces de bénédictions et de promotion sur vous. Chères autorités, chères populations, chers frères et sœurs, nous vous disons merci. Merci et encore merci pour votre soutien et votre présence remarquée à cette cérémonie. Que Dieu vous bénisse ! Que Dieu bénisse toutes les associations et que Dieu bénisse Arôrôgbo Oyé ! Je vous remercie. »

 

Dans son discours, le Professeur N'Guessan Rémi a insisté sur l'importance des regroupements associatifs comme vecteurs de développement local. Le vice-président du FPI a profité de cette tribune pour dévoiler un pan du projet de société de son parti : l'autonomisation des femmes comme levier pour assurer leur épanouissement.

 

S'adressant à la nouvelle présidente, il a particulièrement mis l'accent sur la nécessité d'une gestion collégiale « dans un esprit de camaraderie vraie, d'abnégation et surtout de respect de la chose d'autrui ».

 

Après le parrain, c'est Mme Paule Ginette Sopou épouse Séka qui s'est adressée à l'assistance. Dans un discours empreint de sagesse et d'humanité, la présidente de l'OFFPI a tout d'abord tenu à se présenter : « Je suis Sopou Paule Ginette épouse Séka. Je suis partie de l'Ouest pour venir me marier au Sud. Et puis grâce au vice-président Kotchi, je suis arrivée dans un village d'Agboville. Je ne suis jamais venue ici mais grâce à cette cérémonie, nous avons pu nous déplacer pour être avec vous. Merci à vous. Je suis la présidente nationale des femmes du Front populaire ivoirien, mais en même temps, je suis membre du Conseil économique, social et environnemental. »

 

Poursuivant son propos, elle a défendu avec conviction la place des femmes dans la société : « C'est pour dire que nous les femmes, nous pouvons aussi faire ce que les hommes font. Il suffit de nous engager, oser et Dieu fera le reste. Dans la Bible, c'est écrit que Dieu a pris la côte de l'homme pour créer la femme. C'est pour ça que nous demandons toujours aux hommes de nous donner la place que Dieu a réservée auprès d'eux, c'est-à-dire que nous voulons marcher avec eux et non pas derrière eux. »

 

Elle a clarifié le sens de ce combat : « Ce n'est pas pour prendre la place d'un homme. Quelle que soit ta force, tu ne prendras jamais la place d'un homme. Si tu es née femme, tu resteras femme jusqu'au dernier jour. Mais seulement, nous réclamons ce que Dieu a prévu pour nous à côté des hommes. C'est tout. »

 

Rebondissant sur le discours de la nouvelle présidente, Mme Séka a particulièrement insisté sur la notion de paix : « Aujourd'hui, dans le discours de la Présidente, elle a parlé de la paix. Je voudrais revenir sur le mot : la paix. C'est ce qui doit être votre quotidien dans ce village. Dans votre association, chacun des hommes ou chacune des femmes a son parti politique. Ne laissez pas la politique vous diviser. »

 

Elle a exhorté les membres à dépasser les clivages politiques : « Lorsqu'on crée une association, c'est pour le développement du village. Il ne faudrait pas que la politique y rentre pour vous diviser. Par contre, ce n'est pas parce que ta camarade qui est dans la même association que toi est allée faire la campagne de son parti que tu vas considérer celle-là comme ton ennemie. Ce n'est pas ton ennemie. Le jour des élections, vous devenez des adversaires mais après les élections, votre bien commun c'est le village. »

 

Avant de conclure, Mme Séka a rappelé le rôle primordial des femmes comme conseillères et gardiennes de la paix : « Le titre que j'ai, c'est-à-dire la mère de l'humanité, à savoir que c'est grâce à moi que le monde existe. Si c'est grâce à moi que le monde existe, mon rôle à moi c'est de donner conseils à la maison. Quand les chefs s'en vont faire des réunions et quand c'est dur ils disent : 'la nuit porte conseils, on va aller réfléchir'. Mais à la vérité, ils disent cela en vue d'aller prendre conseils auprès de la femme. »

 

Son message final était un appel vibrant à la cohésion : « Toutes les associations qui sont ici, allez-y dans vos maisons, auprès de vos enfants, auprès de vos maris, auprès de vos frères, soyez leurs conseillères pour ne pas que la division rentre parmi vous, pour ne pas que la haine vienne détruire votre village. Mettez-vous ensemble, parlez autour vous de la paix. Merci à vous, merci à toutes les mamans. »

 

Après les discours, place aux réjouissances avec des dons qui ont fait la joie des membres de l'association et un moment de convivialité partagé autour de délicieux mets locaux. Les échanges se sont poursuivis dans une ambiance chaleureuse et festive.

 

C'est aux alentours de 17h30 que la délégation a pris congé de ses hôtes, laissant derrière elle le souvenir d'une journée mémorable, symbole d'une solidarité féminine au service du développement local.

 

Cette investiture marque une nouvelle page dans l'histoire de l'Association Arôrôgbo Oyé de M'Bérié, désormais prête à relever les défis du développement communautaire sous la houlette de sa nouvelle présidente, Mme Lolo Achi N'Guessan Angeline.

 

Pierre Lohourou Datché

 

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