Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré que son parti, le FPI, n’est pas un parti dans le tribalisme ni dans le clientélisme. C’était lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti à Abidjan - Cocody-Les II Plateaux-Vallons, à l’occasion de la traditionnelle fête de sa Liberté qui, cette année, a fait place à la réflexion et à la politique.
L’ancien Premier ministre ivoirien, Pascal Affi N’Guessan a déclaré avec force que le FPI n’est pas un parti tribaliste ou clientéliste. Il a souligné que le parti est en difficulté parce que l’électorat ivoirien était dominé par le tribalisme jusqu’à une certaine date. « Le FPI n’est pas un parti clientéliste, le FPI n’est parti un parti tribaliste. Nous sommes en difficulté par rapport parce que l’électorat ivoirien, jusqu’à une certaine date, était dominé par le tribalisme », a indiqué le patron de la Maison bleu et blanc.
Le président du FPI a aussi critiqué les partis qui prospèrent non pas parce qu’ils sont meilleurs, mais parce qu’ils exploitent le tribalisme et le clientélisme. « Ceux qui prospèrent, ce n’est pas parce qu’ils sont mieux que nous. Ceux qui gagnent les élections, ce n’est pas parce qu’ils sont mieux que nous. Ils gagnent parce qu’ils puisent dans le tribalisme et dans le clientélisme, parce qu’ils ont des ghettos ethniques. C’est tout leur avantage. Que ce soit le RHDP, que ce soit le PDCI, que ce soit le PPA-CI, c’est tout ça ! », a-t-il insisté.
Pour Pascal Affi N’Guessan, son parti, le FPI, est en difficulté parce qu’il n’est pas un parti tribaliste. « Notre difficulté, c’est que nous ne sommes pas un tribaliste. Nous ne pouvons pas compter sur une tribu pour avoir des élus. Nous sommes donc obligés de compter sur notre projet politique. Notre défi, c’est comment nous amenons les Ivoiriens à privilégier notre projet politique au détriment du projet tribal, au détriment du projet clientéliste », a-t-il relevé.
Le président du Front populaire ivoirien a alors exprimé sa conviction que l’avenir de la Côte d’Ivoire réside dans le dépassement du tribalisme et du clientélisme. Il a déclaré que le FPI est bien placé pour relever ce défi car il ne peut pas compter sur une tribu pour avoir des élus, mais doit plutôt compter sur son projet politique. « Nous avons bon espoir, parce que c’est là que se trouve l’avenir de la Côte d’Ivoire. Donc forcément, nous sommes condamnés à gagner parce que nous avons devancé les autres pour nous positionner sur les projets politiques, pour nous positionner sur les valeurs. Et nous sommes convaincus que les Ivoiriens vont faire l’expérience du tribalisme, du clientélisme et ils finiront par la voie de la démocratie, par la voie des valeurs et alors, nous serons au pouvoir », s’est réjoui le député de Bongouanou Sous-préfecture.
Pascal Affi N’Guessan a également mentionné que le comportement des Ivoiriens lors de la Coupe d’Afrique des Nations est un signe prometteur pour l’avenir du FPI. Il a déclaré que les Ivoiriens sont sortis du tribalisme et du clientélisme pour soutenir leur équipe nationale, ce qui présage de leur soutien futur au FPI. « Et c’est pourquoi j’ai été très attentif au comportement des Ivoiriens par rapport à la Coupe d’Afrique des Nations. Ce qu’ils ont fait présagent de notre victoire. Parce qu’à la Coupe d’Afrique des Nations, les Ivoiriens sont sortis du tribalisme et du clientélisme. En d’autre temps, vous auriez vu des gens militer pour que la Côte d’Ivoire perde sinon Ouattara va en tirer profit. Mais en ce temps, les Ivoiriens ont milité pour la Côte d’Ivoire et en 2025, ils vont militer pour la Côte d’Ivoire. Et donc, ils vont nous écouter », s’est-il convaincu.
Pascal Affi N’Guessan a alors attiré l’attention de ses compatriotes sur le discours actuel du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir, par rapport à une éventuelle candidature de Ouattara et par rapport même au tribalisme de la part de son secrétaire exécutif, le ministre-gouverneur Cissé Ibrahima Bacongo, qui a eu des réactions vis-à-vis de Tidjane Thiam. « Vous avez vu que ça n’a pas été apprécié, que ça n’a pas eu d’échos, que quelque part même, il y a eu des murmures de désapprobation. Les Ivoiriens ont tout expérimenté. Le tribalisme a amené certains à prendre les fusils. Ils ont vu que ça nous a amené nulle part. Le tribalisme a amené certains à vouloir ‘’contourner le caillou’’. Mais on en est où ? On s’est tous rendu compte que ce n’est pas dans le tribalisme que se trouve l’avenir. Et nous, le sachant, sommes à l’aise. C’est pourquoi nous ne nous morfondons pas par rapport à ‘’l’enveloppe vide’’ », a fait remarquer Pascal Affi N’Guessan.
En conclusion, Pascal Affi N’Guessan a affirmé que le FPI n’est pas une “enveloppe vide”, mais un parti avec une base solide et un engagement envers un avenir meilleur pour la Côte d’Ivoire. Il a fait référence à des événements passés, tels que leur congrès de 2021 et leur présence à Man et à Abengourou, pour souligner la force et la résilience du FPI. « Nous sommes convaincus que nous ne sommes pas une ‘’enveloppe vide’’. Vous nous avez vu à Man l’année dernière. Je ne sais pas s’il y a beaucoup de partis, ici, à Abidjan qui peuvent faire ce que nous avons fait à Man. Vous nous avez vu à notre Congrès en 2021 alors même qu’on venait de déclarer ‘’l’enveloppe vide’’ fraîchement. Vous nous avez vu à Abengourou. Jusque-là, il n’y a pas eu un seul rendez-vous que nous avons pris avec nos militants et qui ait été un échec. Que ce soit dans le cadre d’un congrès ou que ce soit dans le cadre d’une fête de la Liberté. Et c’est cela qui nous rend sereins. Nous savons que notre faiblesse c’est le tribalisme et le clientélisme. Ce n’est pas l’ancrage dans la société ivoirienne », a tranché Pascal Affi N’Guessan.
Robert Krassault