Bienvenue sur notre site officiel !

PASCAL AFFI N’GUESSAN À RFI : « CE SERAIT UN GRAND RISQUE POUR LA CÔTE D’IVOIRE QUE M. OUATTARA SOIT ENCORE CANDIDAT EN 2025 »

Dans une interview accordée, ce mercredi 20 novembre 2024, à Radio France International (RFI), le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan parle de l’élection présidentielle d’octobre 2025, du régime RHDP et du rapprochement entre sa formation politique et le PPA-CI du président Laurent Gbagbo.

 

RFI : Pascal Affi N’Guessan, Bonjour !

 

Pascal Affi N’Guessan : Bonjour !

 

RFI : Vous êtes candidat à la présidentielle de l’an prochain pour le FPI. Mais en 2020, vous avez appelé à un boycott actif parce que le président Alassane Ouattara se présentait pour un 3ème mandat. Si l’an prochain, il se présentait pour un 4ème mandat, qu’est-ce que vous feriez ?

 

PAN : Nous avons déjà appelé à ce qu’il renonce à ce 4ème mandat, parce que le 3ème mandat, vous le savez bien, a été assez chaotique et depuis, la situation s’est dégradée aussi bien au niveau intérieur qu’au niveau international. Ce serait un grand risque pour le pays que M. Ouattara soit encore candidat en 2025.

 

RFI : Et pourtant il y a un taux de croissance annuel supérieur à 7% non ?

 

PAN : Oui, c’est vrai, mais vous savez que le taux de croissance n’a rien à voir avec la réalité et sur le plan social c’est la catastrophe. L’espérance de vie a reculé sous M. Ouattara de 58 à 57 ans, l’indice du développement humain s’est dégradé. Il y a beaucoup de pauvreté. Sur le plan politique, la réconciliation nationale est un échec. Sur le plan de la gouvernance, beaucoup de malversations, beaucoup d’enrichissement illicite et de corruption et donc, il y a une forte attente de la part des Ivoiriens au changement.

 

RFI : Le RHDP, au pouvoir, appelle Alassane Ouattara à se présenter l’an prochain. A votre avis, il va y aller ou pas ?

 

PAN : Oh ! Je ne crois pas et je ne pense pas, parce que M. Ouattara est bien conscient du risque que cela représente pour lui-même et pour le pays s’il était candidat.

 

RFI : Et à votre avis, qui sera le dauphin d’Alassane Ouattara ?

 

PAN : Ça c’est une question interne.

 

RFI : Vous avez une petite idée ?

 

PAN : Oui, j’ai une petite idée mais je la garde pour moi.

 

RFI : On parle du vice-président Tiémoko Myelet Koné ?

 

PAN : Evidemment quand on a été vice-président, on aspire légitimement à être président. Donc ça ne serait pas une surprise si c’était lui qui était choisi comme le candidat du RHDP.

 

RFI : Et quelle est votre stratégie en vue de l’élection d’octobre prochain. C’est d’y aller seul ou faire alliance avec d’autres ?

 

PAN : Oh ! Vous savez en Côte d’ivoire, aucun parti à l’heure actuelle, qu’il soit au pouvoir ou pas, ne peut gagner seul. Nous avons des appels de pieds émanant du PPA-CI du président Laurent Gbagbo et il y a donc des frémissements en faveur de ces retrouvailles et je suis persuadé que nous allons nous retrouver pour gagner l’élection de 2025.

 

RFI : Laurent Gbagbo n’a pas toujours été gentil avec vous quand il est parti avec le PPA-CI, il a traité votre parti, le FPI, d’enveloppe vide…

 

PAN : Mais aujourd’hui, le président Gbagbo se tourne vers cette enveloppe soi-disant vide. Ce qui signifie qu’elle n’est pas aussi vide que ça, parce qu’on ne court pas derrière une enveloppe vide, on ne fait pas appel à une enveloppe vide pour construire un rassemblement. Le président Gbagbo a bien compris que c’est dans ces retrouvailles que nous avons une chance de revenir au pouvoir. Il a lancé un appel depuis Bonoua, il a envoyé plusieurs délégations en notre direction, donc je pense que le moment est venu de nous retrouver et nous allons faire en sorte que ces retrouvailles-là conduisent notre famille politique au pouvoir en 2025.

 

RFI : Que vous soyez tous deux candidats en octobre 2025, quitte à vous désistez pour le mieux placé pour le 2ème tour, comment vous voyez les choses ?

 

PAN : Tout cela est à négocier. Juste avant ce déplacement en Europe, nous avons reçu une délégation du PPA-CI et il est question que le président Gbagbo et moi nous retrouvions, parce qu’au-delà de l’accord, il y a une réconciliation à organiser. Nous nous sommes opposés, pour pouvoir rassurer l’opinion, pour pouvoir crédibiliser une quelconque alliance, il faut d’abord que nous donnions des signaux forts à l’opinion que nous avons tourné la page des dissensions. Et cette nouvelle dynamique doit être matérialisée par une rencontre et je pense qu’à l’occasion de cette rencontre, nous allons échanger sur la manière d’aller ensemble à ces élections de 2025.

 

RFI : Et si Laurent Gbagbo reste inéligible, que se passera-t-il ?

 

PAN : Il appartiendra au président Gbagbo de voir quelle est la posture à adopter. Mais ce qui est important c’est que nous soyons ensemble pour ces élections soit avec le candidat du FPI soutenu par le PPA-CI. Évidemment étant entendu qu’il y a un ticket, ce sont des choses qui se négocient pour mobiliser l’électorat de gauche afin qu’ensemble, nous puissions gagner.

 

RFI : Est-ce que l’ancien ministre de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ne convoite pas lui aussi l’électorat de Laurent Gbagbo ? Est-ce qu’il ne risque pas d’être un rival politique ?

 

PAN : Il est plus jeune, il a le temps pour lui et je pense qu’à l’heure actuelle, il s’agit pour la Côte d’Ivoire de savoir choisir un président qui soit en quelque sorte une passerelle entre l’ancienne génération que sont le président Laurent Gbagbo et le président Alassane Ouattara et cette nouvelle génération dont vous parlez. Et je pense que logiquement, je devrais être le candidat de la transition, le candidat de la passerelle pour permettre à cette génération de se renforcer et d’assurer la relève.

 

RFI : Monsieur le Premier ministre, merci.

 

Interview retranscrite par 

Robert Krassault

ciurbaine@yahoo.fr 

r

Laisser un commentaire

HYMNE DU FPI