Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, est en proie à une crise interne qui menace son avenir et sa crédibilité. Cette crise oppose deux camps au sein du parti, sur fond de suspicions et d’accusations. Elle révèle les failles et les contradictions du PPA-CI, qui peine à se positionner sur l’échiquier politique ivoirien. Elle pose aussi la question du rôle et de l’influence de Laurent Gbagbo, le président du parti, qui semble impuissant ou indifférent face à la situation.
Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, traverse une période de turbulence, qui contraste avec la ferveur populaire qui a accompagné son retour en Côte d’Ivoire, en juin 2021, après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale. Le PPA-CI, qui se veut un parti de rassemblement, de réconciliation et de démocratie, est aujourd’hui divisé et affaibli par une crise interne, qui a éclaté à la suite de l’élection de la présidente de la Ligue des femmes, le 16 décembre 2023, à Mama, le village natal de Laurent Gbagbo.
Cette élection a été contestée par le Comité de contrôle, l’organe chargé du contrôle général du fonctionnement du parti, qui a refusé de reconnaître les résultats, et qui a accusé la candidate élue, Séri Louma Hortense, et ses soutiens, dont le président exécutif du parti, Sébastien Dano Djédjé, d’avoir violé les statuts et le règlement intérieur du parti, et d’avoir trahi la lutte de Laurent Gbagbo. En réaction, le Conseil de discipline, l’organe chargé de sanctionner les manquements à la discipline et à l’éthique du parti, a décidé de suspendre 15 membres du Comité de contrôle, accusés de défiance et d’insubordination à l’autorité hiérarchique. Mais cette décision a été à son tour contestée par 14 autres membres du Comité de contrôle, qui ont exprimé leur solidarité aux 15 suspendus, et qui ont déclaré que la décision du Conseil de discipline était nulle et de nul effet.
Cette crise met en lumière les failles et les contradictions du PPA-CI, qui peine à se positionner sur l’échiquier politique ivoirien. Le PPA-CI, qui se revendique comme le parti de Laurent Gbagbo, n’a pas réussi à s’imposer comme une force d’opposition crédible et unie face au pouvoir du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara. Le PPA-CI, qui se présente comme un parti de réconciliation nationale, n’a pas réussi à surmonter les divisions internes et les rancœurs entre ses militants. Le PPA-CI, qui se veut un parti de démocratie interne, n’a pas réussi à organiser des élections transparentes et apaisées au sein de ses structures.
Cette crise pose aussi la question du rôle et de l’influence de Laurent Gbagbo, le président du parti, qui semble impuissant ou indifférent face à la situation. Laurent Gbagbo, qui a été accueilli en héros à son retour en Côte d’Ivoire, après avoir passé dix ans en détention à La Haye, n’a pas réussi à redonner un souffle et une vision à son parti. Laurent Gbagbo, qui a été le symbole de la résistance et de la souveraineté face à l’ingérence étrangère, n’a pas réussi à rassembler et à mobiliser ses partisans autour d’un projet politique clair et cohérent. Laurent Gbagbo, qui a été le leader charismatique et respecté de son parti, n’a pas réussi à arbitrer et à apaiser les tensions au sein de son parti.
Le PPA-CI est donc confronté à une crise de trop, qui risque de compromettre son avenir et sa crédibilité. Cette crise est un révélateur des difficultés et des défis auxquels le parti de Laurent Gbagbo doit faire face, s’il veut jouer un rôle dans la vie politique ivoirienne. Cette crise est aussi un test pour Laurent Gbagbo, qui doit montrer sa capacité à diriger et à réformer son parti, s’il veut rester une figure incontournable de l’opposition ivoirienne.
Robert Krassault
Rédacteur en chef du Site Web du FPI