LE FPI OFFICIALISE SA NOUVELLE DIRECTION ET DÉVOILE SA STRATÉGIE POUR 2025
LE FPI OFFICIALISE SA NOUVELLE DIRECTION ET DÉVOILE SA STRATÉGIE POUR 2025
Dans un climat d’unité et de détermination, le Front populaire ivoirien (FPI) a officiellement investi, samedi 22 février 2025, les membres de son Secrétariat général élargi au Comité de contrôle. Cet événement marquant, organisé au siège du parti situé aux II Plateaux-vallons à Abidjan, s’inscrit dans la continuité des résolutions adoptées lors de son 5ème congrès ordinaire tenu à Yamoussoukro en novembre 2024. Une cérémonie symbolique, placée sous le signe de la discipline et de la célébration, qui ouvre un nouveau chapitre pour ce parti historique de l’opposition ivoirienne.
Une investiture sous le sceau de l’expansion et de la discipline
Présidée par la première vice-présidente du parti, Christine Konan, en l’absence du président Pascal Affi N’Guessan – alors en mission à l’étranger selon le communiqué de la vice-présidence chargée de la Communication et Marketing politique du FPI -, cette session ordinaire du Comité central a officialisé l’entrée en fonction des 1.200 membres du Secrétariat général. Ce chiffre, bien plus élevé que lors des précédents mandats, témoigne d’une volonté d’élargir la base décisionnelle du parti, tout en intégrant des profils variés issus des différentes régions du pays.
« Cette restructuration répond à notre ambition de renforcer la représentativité du FPI à l’échelle nationale», a souligné un cadre du parti sous couvert d’anonymat. La cérémonie, débutée à 10h15 et close à 14h35, s’est déroulée dans une « ambiance de fête », selon les termes du communiqué, avec des chants militants et des prises de parole rappelant les fondamentaux du parti à la rose.
Feuille de route de l’année 2025 : priorité au terrain et à la mobilisation citoyenne
Au-delà de l’aspect protocolaire, le Comité central a adopté un programme d’activités 2025 qualifié d’ambitieux. Axé sur le renforcement de la « visibilité » et de l’« engagement » du parti, ce plan prévoit une série de meetings régionaux, de formations militantes et de campagnes de sensibilisation. L’objectif affiché : reconquérir l’électorat traditionnel du FPI, fragilisé par une décennie de crises politiques et de dissensions internes.
Parmi les mesures phares figure l’« Opération Marée bleue », un dispositif combinant porte-à-porte, recrutement de jeunes et parrainage citoyen. Inspirée des méthodes de mobilisation de terrain utilisées lors des élections de 2020, cette initiative vise à « dynamiser la participation citoyenne » et à « consolider la base militante », selon le communiqué. Un pari audacieux pour un parti qui cherche à se repositionner face à un pouvoir RHDP perçu comme dominateur, mais aussi face à de nouveaux mouvements politiques émergents.
L’absence de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, n’est pas passée inaperçue. Si la direction justifie son absence par une « mission à l’étranger », certains observateurs y voient le signe d’un rééquilibrage interne, dans un contexte où Christine Konan, figure montante du parti, gagne en influence.
Un FPI en quête de renaissance
Ce rendez-vous de février 2025 s’inscrit dans une séquence cruciale pour le FPI, qui tente de se réinventer après des années de turbulence. Le congrès de Yamoussoukro en novembre 2024 avait déjà acté une ligne plus conciliante, prônant le dialogue politique tout en réaffirmant son ancrage à gauche. Avec ses 1.200 cadres investis et sa « Marée bleue », le parti espère incarner un contre-pouvoir crédible à l’approche des élections locales de 2026.
Reste à savoir si cette nouvelle direction parviendra à surmonter les défis structurels – financement, rivalités internes, concurrence avec d’autres formations – qui ont longtemps entravé son essor. Pour l’heure, le FPI mise sur l’union sacrée : « Seul un front large et mobilisé permettra de porter les aspirations du peuple », a déclaré Christine Konan en clôture de la session.
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr