Depuis le 26 décembre 2023, le gouvernement a décidé un ajustement tarifaire de 10% du prix de vente de l’électricité à compter du 1er janvier 2024. Cette mesure annoncée, au contraire des précédentes (juillet 2023) concerne tous les abonnés au motif que le secteur fortement déficitaire a souvent été soutenu par l’Etat au titre des subventions d’exploitation et de financement d’investissement mais que les différents ajustements n’ont guère généré suffisamment de ressources afin de couvrir toutes les dépenses du secteur qui au fil du temps s’enlise dans un déficit financier croissant (le cout de revient étant supérieur de 13% au tarif moyen de vente national) et de renchérir pour annoncer que si rien n’était fait l’on assisterait à :
Ø Une dégradation de la qualité du service
Ø Une menace sur la sécurité d’alimentation en électricité de la cote d’ivoire
Ø Une réduction des possibilités d’accès à l’électricité notamment pour les populations non desservies.
Le gouvernement fait observer que l’ajustement intervenu en juillet 2023 aurait affecté que 11% des abonnés (400 000 clients) et permis de combler que partiellement le déficit entre coût de revient et tarif moyen de vente (non compris les arriérés de paiement aux opérateurs et les investissements à réaliser en 2023, d’environ 34 milliards de Fcfa. Et donc d’appeler les abonnés à l’électricité d’accepter de poursuivre les efforts déjà consentis afin de combler tout le déficit.
L’impact de ces mesures serait ressenti sur les facturations :
Ø Prépayés à partir du 1 janvier 2024, industriels fin janvier 2024 ;
Ø Domestiques en post payé, pour le groupe 1 (facture de janvier et février) en mars 2024
Ø Domestiques en post payé, pour le groupe 2 (facture de février et mars) en avril 2024.
Le gouvernement avait annoncé quelques mesures d’accompagnement avec en point de mire le contrôle des prix des produits de grande consommation afin de ne pas trop affecter le panier de la ménagère… de même qu’il recommande des comportements d’économie d’énergie afin de réduire le kilo watt heure consommé par les ménages et les industriels.
Face à ce qui apparaissait comme une paupérisation de la population, les Ivoiriens dans leur grande majorité, et le Front Populaire Ivoirien (FPI), en particulier, avaient réagi en demandant plutôt au gouvernement entre autres mesures :
Ø La réduction du train de vie de l’état
Ø La rupture du monopole de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE)
Ø Le rééquilibrage de la production électrique par un regard bienveillant sur les Energies Nouvelles et Renouvelables
Au mépris de toutes ces recommandations susceptibles de renflouer un temps soit peu les caisses de l’état et de rediriger la manne ainsi constituée vers les subventions du secteur électrique, depuis le 1 janvier 2024, l’état par l’entremise de la CIE a relevé effectivement le tarif de l’électricité, aggravant ainsi le malaise des populations. A titre d’exemple depuis 2024, le tarif du KWH des abonnés domestiques 10A est passé de 66,96 FCFA à 73,66 FCFA.
Face à tous ces excès, le FPI :
Ø Proteste et demande au gouvernement de ne pas en rajouter à la misère des populations qui ploient déjà sous le poids de la cherté de la vie maintes fois décriée,
Ø S’indigne contre le délestage observé ces temps-ci et qui serait dû aux difficultés que connaissent la CIPREL et AZITO dans la fourniture électrique. Ce dernier fait soulève la question du monopole des deux entreprises qui, à elles seules, assurent plus de 70% de la production.
Enfin, le FPI demande au gouvernement une meilleure programmation des investissements dans le secteur, au regard de nos ressources propres et de son ambition de développement.
Fait à Abidjan le 07 mai 2024
Pour le Front Populaire Ivoirien,
Le Secrétaire Général et Porte-parole
Issiaka SANGARE