La politique, dans sa forme la plus noble, est un moyen de servir le peuple, de promouvoir le bien-être commun et de faire avancer la société. Cependant, il est regrettable de constater que dans certaines régions de la Côte d’Ivoire, la politique est devenue synonyme de trahison, de coups bas et de débauchage.
Le récent événement au Guémon, dans l’Ouest ivoirien, où des membres du Front populaire ivoirien (FPI) ont été présentés comme un trophée à Anne Ouloto par Serey Doh, est un exemple frappant de cette tendance déconcertante. Il semble que le but ultime de certains politiciens n’est plus de servir le peuple, mais de gagner à tout prix, même si cela signifie intimider et menacer les autres pour qu’ils quittent leur parti.
Il est indécent et triste de voir des individus être forcés de choisir entre leur loyauté envers leur parti et la sécurité de leur emploi. Le débauchage de partenaires politiques, en particulier ceux qui ont contribué à l’élection d’un individu à une position de pouvoir, est une trahison de la confiance et un affront à la dignité humaine.
Serey Doh semble être en quête désespérée de reconnaissance et d’acceptation au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Il a peut-être promis à la direction de son parti de faire basculer tous les militants du FPI du Guémon au RHDP. Cependant, il est évident que la moisson a été maigre, voire insignifiante.
Il est important de rappeler que la trahison est un jeu à double tranchant. Aujourd’hui, ce sont les membres du FPI qui sont débauchés, mais demain, ce pourrait être les membres du RHDP qui seront tentés par une meilleure offre. Comme le dit le proverbe, “Qui a trahi trahira”, rappelle sur sa page Facebook, depuis Copenhague au Danemark où il réside, le Vice-président du FPI, fils du Guémon, Edouard Yro. Le RHDP ferait donc bien de garder cela à l’esprit lorsqu’il accueille ces nouveaux militants.
Malgré tout, il est rassurant de savoir que le ciel n’est pas tombé sur le Guémon. La vie continue. Les gens continueront à se battre pour ce en quoi ils croient, malgré les tentatives de certains de les détourner de leur chemin.
En fin de compte, la politique devrait être une question de service, pas de pouvoir. Il est temps de revenir à l’essence de la politique - servir le peuple, et non ses propres intérêts.
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr