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COTE D’IVOIRE / LA CAN DE LA HONTE

La Côte d’Ivoire, pays organisateur de la 34ème Coupe d’Afrique des Nations, a subi une défaite humiliante face à la Guinée équatoriale (4-0), qui compromet sérieusement ses chances de qualification. Cette contre-performance révèle le malaise profond qui ronge le football et la société ivoiriens, gangrenés par la corruption, l’incompétence et l’impunité.

 

La Côte d’Ivoire, pays de football par excellence, a vécu l’un des pires moments de son histoire sportive, ce lundi 22 janvier 2023. Face à la Guinée équatoriale, considérée comme un adversaire largement à sa portée, les Éléphants ont été incapables de marquer le moindre but, et ont encaissé quatre buts, dont deux sur penalty. Un score sans appel, qui reflète la faiblesse technique, tactique et mentale de l’équipe dirigée par Jean-Louis Gasset, un entraîneur français recruté à la hâte, après le limogeage de Patrice Beaumelle, suite à la non-qualification pour la Coupe du Monde 2022.

 

Cette déroute est d’autant plus inacceptable que la Côte d’Ivoire joue à domicile, devant son public, dans le stade flambant neuf d’Ébimpé, baptisé du nom du président Alassane Ouattara, qui a fait de la CAN 2023 un enjeu politique majeur. Le chef de l’État, qui a inauguré le stade en grande pompe, le 3 octobre 2020, avait déclaré que la Côte d’Ivoire devait “gagner cette CAN, pour honorer la mémoire de nos illustres disparus, comme Laurent Pokou ou Cheick Tioté”. Des paroles qui sonnent aujourd’hui comme un vœu pieux, tant les Éléphants semblent loin du niveau de leurs glorieux aînés, qui ont remporté la CAN à deux reprises, en 1992 et en 2015.

 

La Côte d’Ivoire n’est pas encore éliminée, mais elle doit espérer un miracle pour se qualifier parmi les quatre meilleurs troisièmes des six groupes. Elle doit compter sur les résultats des autres matchs, qui se joueront les mardi 23 et mercredi 24 janvier 2024. Une situation inconfortable, qui illustre le déclin du football ivoirien, miné par la crise à la Fédération ivoirienne de football (FIF), qui oppose depuis des années les clans de Sidy Diallo avec Sory Diabaté et d’Idriss Diallo, sans qu’aucune solution ne soit trouvée. Une crise qui a conduit à la suspension de la FIF par la FIFA, en décembre 2020, et qui a empêché l’organisation d’élections transparentes et démocratiques.

 

Mais la crise du football ivoirien n’est que le reflet de la crise du pays tout entier, qui traverse une période de turbulences politiques, économiques et sociales, depuis la réélection contestée d’Alassane Ouattara, en octobre 2020. Le pays est divisé entre les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition, qui dénoncent le troisième mandat du président, jugé anticonstitutionnel. Le pays est fragilisé par la corruption, qui gangrène tous les secteurs d’activité, notamment le cacao, la principale richesse du pays. Le pays est secoué par les revendications sociales, qui expriment le ras-le-bol des populations, confrontées à la pauvreté, au chômage, à l’insécurité et à la dégradation des services publics.

 

La CAN 2023 devait être une occasion de réconciliation, de développement et de fierté pour la Côte d’Ivoire. Elle est en train de se transformer en un cauchemar, qui révèle les failles et les faiblesses du pays. Il est temps que les responsables du football et du pays assument leurs responsabilités, et rendent des comptes au peuple ivoirien, qui mérite mieux que la honte et le mépris. Il est temps que les acteurs du football et du pays se mobilisent, et travaillent ensemble pour redresser la situation, et offrir un avenir meilleur au pays. Il est temps que les Ivoiriens retrouvent leur dignité, leur unité et leur ambition, et se battent pour leur pays, comme le font les Éléphants sur le terrain.

 

Robert Krassault

Rédacteur en chef du Site Web du FPI

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