Le partenariat entre le Front populaire ivoirien (FPI) et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) semble toucher à sa fin. Le Comité central ordinaire du FPI, qui s’est réuni, le samedi 7 septembre 2024, au siège du parti à Abidjan – Cocody, a décidé de mettre un terme à cette collaboration, laissant la décision finale au congrès du parti prévu pour les 8 et 9 novembre prochains.
Un partenariat né d'une volonté de réconciliation
En 2021, lors du congrès du FPI, Adama Bictogo, représentant du RHDP, a transmis un message du président du RHDP exprimant le souhait d'un rapprochement avec le FPI. Des discussions ont suivi, aboutissant à la rédaction d'un protocole d'accord visant à formaliser cette collaboration. Le FPI a été chargé de rédiger le document initial, qui a ensuite été analysé conjointement par les deux parties.
Les piliers du partenariat
Le document initial du FPI proposait un rapprochement autour de deux piliers principaux : la réconciliation nationale et un accord électoral pour les élections municipales et régionales de 2023 ainsi que la présidentielle de 2025. Si le RHDP a accepté le pilier de la réconciliation, il a catégoriquement rejeté l'idée d'un accord électoral global, préférant des accords locaux pour les élections de 2023.
En conséquence, des listes communes FPI-RHDP ont été formées dans certaines localités pour les élections de 2023. Le FPI a également collaboré avec d'autres partis ou des indépendants, ou a présenté des listes uniquement FPI dans d'autres régions. Cependant, aucun accord électoral global n'a été conclu pour 2023 ni pour 2025.
Le partenariat entre le FPI et le RHDP reposait principalement sur la nécessité de réconcilier les Ivoiriens. Il ne s'agissait pas d'une alliance, mais d'un accord visant à promouvoir la réconciliation nationale. Pour le FPI, parler de réconciliation nationale était toujours pertinent, donnant ainsi un sens au partenariat.
Les Raisons de l'échec
Le FPI attendait du RHDP, détenteur du pouvoir, qu'il donne suite aux rapports des commissions de réconciliation créées par le gouvernement, dont les conclusions avaient été mises de côté. Cependant, le RHDP a ignoré ces propositions et a même supprimé le ministère de la Réconciliation nationale. Malgré plusieurs demandes du FPI pour faire le point sur le partenariat, le RHDP a refusé de tenir un séminaire bilan.
Face à ce refus et au manque d'initiatives pour réconcilier les Ivoiriens, le FPI a conclu que le partenariat n'avait plus de sens. Le Comité central du FPI propose donc au congrès de se retirer officiellement du partenariat avec le RHDP. Toutefois, le FPI continue de souligner l'importance de la réconciliation nationale, une quête sans fin essentielle pour préserver le capital humain du pays.
Le congrès du FPI, prévu pour début novembre, sera donc décisif pour l'avenir de ce partenariat et pour la stratégie future du parti en matière de réconciliation
Robert Krassault